Cool hand Sam

Avec le passage ce soir de Boris Herrmann (Malizia) sous le cap Leeuwin, ce sont 10 des grands favoris de ce Vendée Globe qui négocient désormais le tronçon australien de l’Océan Indien, antichambre de l’immense Pacifique. Un nouvel océan dont se rapproche le leader Charlie Dalin (Macif-Santé Prévoyance) qui a empanné ce matin cap sur la Tasmanie, la grande île Australienne qui marque la fin de l’Indien. Ces voiliers de tête connaissent sous l’Australie un certain répit, la mer et le vent s’étant apaisés, dans l’attente de nouveaux mouvements dépressionnaires.

Chacun panse ses plaies, procédant à la réparation des nombreux petits bobos occasionnés par la furie des éléments ces derniers jours. Le rythme de la course n’en pâtit nullement et les vitesses de progression vers l’Est demeurent élevées et sensiblement égales d’un voilier à l’autre. Le leader « daring Dalin » maintient ainsi une confortable avance sur ses adversaires directs et Sam Goodchild déplore toujours environ 850 milles de débours. Un chiffre qui n’émeut guère le skipper Britannique de VULNERABLE, en phase dynamique avec sa philosophie de course, parfaitement recentré sur sa gestion propre et au jour le jour. Il franchissait hier en début de soirée le deuxième marqueur de l’épreuve, le fameux cap Leeuwin (Lionne) – du nom du voilier Néerlandais premier à le découvrir en mars 1622 – 31 jours, 06 heures, 42 minutes et 58 secondes après son départ des Sables le 10 novembre dernier. 

Sam, rookie du Vendée Globe, s’accroche avec un certain panache à sa septième place, quelques 7 heures derrière Nico Lunven (Holcim-PRB), oublieux de ces considérations comptables et uniquement focalisé sur sa trajectoire, avec pour enjeux de ne pas laisser glisser en un système météo différent du sien ses prédécesseurs. Une dorsale anticyclonique se lève inexorablement sur sa route, et menace en effet de scinder la tête de flotte. La fin de semaine s’annonce tactique et c’est bien avec son sang froid habituel que Sam s’y lance gaillardement.

Interview de Sam Goodchild à bord de VULNERABLE

1- Que représente ce passage à Leeuwin ?
« C’est pratiquement la fin de l’océan Indien. L’Indien n’a pas été facile, fidèle à sa réputation. Les deux prochains jours ne sont pas simples tactiquement, mais plus faciles en termes de vent et de mer, le bateau devrait moins taper. »
 
2- As-tu une stratégie précise pour ce passage sous l’Australie ?
« Je ne regarde pas mes concurrents immédiats. On a une zone de molle qu’il va falloir contourner. Pour l’instant, on peut faire du Sud Est et on en profite. On verra demain comment gérer cette zone de transition »
 
3- Quelle analyse ferais-tu de cet Océan Indien ?
« On a eu deux grosses dépressions. On a fait un  gros détour pour les éviter et on quand même pris 45 noeuds en moyenne. C’était moins costaud que prévu mais cela a duré plus longtemps,  avec 6 à 7 m de creux. Je suis content d’en être sorti en bon état. C’est positif et j’espère que le Pacifique sera un peu plus calme et plus prévisible. »
 
4- Quel concurrent te surprend le plus depuis un mois ?
« On se connait tous très bien et donc je ne suis pas surpris de voir ces gars-là où ils sont. Je ne suis pas surpris par Seb Simon par exemple, car on sait ce qu’il sait faire. Je ne suis pas surpris de le voir là. Tous les autres sont des concurrents attendus. Pas de surprise. »
 
5- Les conditions à venir sont-elles propices à pousser davantage encore le bateau ?
« On va pousser un peu plus. C’est marrant, on a 15 noeuds actuellement et on va aussi vite que quand on en avait 30. On était limité par la mer. En fait, on tient toujours un peu les mêmes vitesses. Avec une mer plus calme, on pourra ces prochains jours tirer un  peu plus sur le bateau. J’ai hâte d’avoir un peu de tranquillité pour faire un grand check du bateau, sans mauvaise surprises, j’espère. »
 
6- As-tu reparé ton chauffage et es-tu prêt à plonger davantage vers le Sud le long de la Zone d’Exclusion ?
« Le chauffage n’est pas réparé. J’ai remplacé le vérin du pilote. J’ai traité le sujet du safran. Ca m’a pris 3 heures frustrantes. Le chauffage n’est pas encore une priorité. Il y a pas mal de petits bricolages qu’il faut gérer, des bouts, des petites choses… »
 
7- Y a-t’il un risque d’être ralenti par une dorsale ? Crains-tu de voir les leaders s’échapper davantage encore ?
« Cette dorsale est encore loin. Je ne regarde pas encore vers le Pacifique. Chaque dorsale est une chance pour s’échapper … ou pour revenir. Je me dis qu’il faut sortir du Grand Sud avec un bateau en bon état. On verra en Atlantique ce que l’on pourra faire. Il y a tant d’enjeux dans le Sud, ce n’est pas la performance pure qui est à l’ordre du jour. »

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Cool hand Sam

Avec le passage ce soir de Boris Herrmann (Malizia) sous le cap Leeuwin, ce sont 10 des grands favoris de ce Vendée Globe qui négocient désormais le tronçon australien de l’Océan Indien, antichambre de l’immense Pacifique. Un nouvel océan dont se rapproche le leader Charlie Dalin (Macif-Santé Prévoyance) qui a empanné ce matin cap sur la Tasmanie, la grande île Australienne qui marque la fin de l’Indien. Ces voiliers de tête connaissent sous l’Australie un certain répit, la mer et le vent s’étant apaisés, dans l’attente de nouveaux mouvements dépressionnaires.

Chacun panse ses plaies, procédant à la réparation des nombreux petits bobos occasionnés par la furie des éléments ces derniers jours. Le rythme de la course n’en pâtit nullement et les vitesses de progression vers l’Est demeurent élevées et sensiblement égales d’un voilier à l’autre. Le leader « daring Dalin » maintient ainsi une confortable avance sur ses adversaires directs et Sam Goodchild déplore toujours environ 850 milles de débours. Un chiffre qui n’émeut guère le skipper Britannique de VULNERABLE, en phase dynamique avec sa philosophie de course, parfaitement recentré sur sa gestion propre et au jour le jour. Il franchissait hier en début de soirée le deuxième marqueur de l’épreuve, le fameux cap Leeuwin (Lionne) – du nom du voilier Néerlandais premier à le découvrir en mars 1622 – 31 jours, 06 heures, 42 minutes et 58 secondes après son départ des Sables le 10 novembre dernier. 

Sam, rookie du Vendée Globe, s’accroche avec un certain panache à sa septième place, quelques 7 heures derrière Nico Lunven (Holcim-PRB), oublieux de ces considérations comptables et uniquement focalisé sur sa trajectoire, avec pour enjeux de ne pas laisser glisser en un système météo différent du sien ses prédécesseurs. Une dorsale anticyclonique se lève inexorablement sur sa route, et menace en effet de scinder la tête de flotte. La fin de semaine s’annonce tactique et c’est bien avec son sang froid habituel que Sam s’y lance gaillardement.

Interview de Sam Goodchild à bord de VULNERABLE

1- Que représente ce passage à Leeuwin ?
« C’est pratiquement la fin de l’océan Indien. L’Indien n’a pas été facile, fidèle à sa réputation. Les deux prochains jours ne sont pas simples tactiquement, mais plus faciles en termes de vent et de mer, le bateau devrait moins taper. »
 
2- As-tu une stratégie précise pour ce passage sous l’Australie ?
« Je ne regarde pas mes concurrents immédiats. On a une zone de molle qu’il va falloir contourner. Pour l’instant, on peut faire du Sud Est et on en profite. On verra demain comment gérer cette zone de transition »
 
3- Quelle analyse ferais-tu de cet Océan Indien ?
« On a eu deux grosses dépressions. On a fait un  gros détour pour les éviter et on quand même pris 45 noeuds en moyenne. C’était moins costaud que prévu mais cela a duré plus longtemps,  avec 6 à 7 m de creux. Je suis content d’en être sorti en bon état. C’est positif et j’espère que le Pacifique sera un peu plus calme et plus prévisible. »
 
4- Quel concurrent te surprend le plus depuis un mois ?
« On se connait tous très bien et donc je ne suis pas surpris de voir ces gars-là où ils sont. Je ne suis pas surpris par Seb Simon par exemple, car on sait ce qu’il sait faire. Je ne suis pas surpris de le voir là. Tous les autres sont des concurrents attendus. Pas de surprise. »
 
5- Les conditions à venir sont-elles propices à pousser davantage encore le bateau ?
« On va pousser un peu plus. C’est marrant, on a 15 noeuds actuellement et on va aussi vite que quand on en avait 30. On était limité par la mer. En fait, on tient toujours un peu les mêmes vitesses. Avec une mer plus calme, on pourra ces prochains jours tirer un  peu plus sur le bateau. J’ai hâte d’avoir un peu de tranquillité pour faire un grand check du bateau, sans mauvaise surprises, j’espère. »
 
6- As-tu reparé ton chauffage et es-tu prêt à plonger davantage vers le Sud le long de la Zone d’Exclusion ?
« Le chauffage n’est pas réparé. J’ai remplacé le vérin du pilote. J’ai traité le sujet du safran. Ca m’a pris 3 heures frustrantes. Le chauffage n’est pas encore une priorité. Il y a pas mal de petits bricolages qu’il faut gérer, des bouts, des petites choses… »
 
7- Y a-t’il un risque d’être ralenti par une dorsale ? Crains-tu de voir les leaders s’échapper davantage encore ?
« Cette dorsale est encore loin. Je ne regarde pas encore vers le Pacifique. Chaque dorsale est une chance pour s’échapper … ou pour revenir. Je me dis qu’il faut sortir du Grand Sud avec un bateau en bon état. On verra en Atlantique ce que l’on pourra faire. Il y a tant d’enjeux dans le Sud, ce n’est pas la performance pure qui est à l’ordre du jour. »

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