
Thomas Ruyant et son VULNERABLE n’en ont toujours pas terminé avec cet infini bord de près, tribord amure, débuté voici plus de 8 jours au large du Brésil.
Thomas progresse plein Nord, encadré en tous ses azimuts par nombre des principaux acteurs de ce Vendée Globe de tous les records. Loin de son plein potentiel, il a vu ces dernières heures plusieurs de ses adversaires connaitre à leur tour les affres de l’avarie, Boris Herrmann et son foil bâbord, ou Paul Meilhat et son étai de J2. Ainsi diminués, ces trois solitaires regardent avec de plus en plus d’assiduité le groupe Crémer-Dutreux-Davies revenu du diable Vauvert, dans un alizé de Sud Est fort tolérant, et qui pointe désormais à moins de 350 milles en leur Sud.
Une vaste dorsale anticyclonique barre la route de la Vendée, et une compression des classements va inéluctablement apparaître durant le week-end, quand les premiers voiliers en lice pour les accessits viendront buter dans les calmes, tandis que leurs poursuivants continueront de filer dans l’alizé. Un changement de rythme qui s’accompagnera aussi pour Thomas d’une nouvelle opportunité d’explorer d’autres configurations de voiles, plus propices espère-t’il, à redonner à son VULNERABLE par ailleurs en parfait état, un peu de ses qualités « aériennes ».
Du petit temps anticyclonique, un regroupement au classement, suivis d’une grosse dépression hivernale bien de saison… la route des Sables d’Olonne est décidément encore bien longue, et truffée d’embûches.
☎️ Thomas Ruyant :
“Je commence à faire mon deuil de cette course. Je n’ai pas trouvé la configuration idéale pour avancer correctement. GV haute et J3 ou FRAC…mais le bateau n’est jamais vraiment équilibré. Les alizés sont très modérés, 12, 13 noeuds, parfois 15. J’ai essayé de barrer mais c’était absolument impossible. La perte du J2 équivaut, selon les conditions, à une perte entre 10 et 20% de vitesse. C’est surtout que je ne décolle plus sous J3. J’en ai vraiment marre du près. On a fait tout l’’Atlantique au près. Parfois, ça tape vraiment beaucoup et il n’est pas facile de se reposer. Vivement un peu de portant. Il reste encore de la route. On aura une dorsale à traverser, suivie d’une dépression assez creuse pour arriver sur le plateau continental. Il y a énormément de sargasses. Je crois que je n’en ai jamais vu autant. Je multiplie les marches arrière pour dégager les safrans. Hier, un poisson volant a atterri à l’intérieur de la cabine.”