Jour 66 :
lucide et obstiné

C’est un Sam Goodchild particulièrement pertinent et lucide dans ses analyses de course qui procède avec obstination à une inconfortable remontée de l’Atlantique Nord.

Dans un alizé de Nord Est enfin stabilisé en force et en direction, son VULNERABLE tape face à la mer et son skipper serre plus que jamais les dents à chaque saut de vague, attentif aux gémissements d’un bateau durement sollicité par 66 jours de mer et 21 000 milles d’intense régate au contact. Car de contact il est plus que jamais question pour le skipper Britannique du Team TR Racing qui, s’il déplore depuis hier le regain de performances de son adversaire direct Jérémie Beyou (Charal) , qui semble avoir trouver la clé pour avancer plus d’un noeud plus vite, regarde aussi avec  attention les performances d’un Paul Meilhat revenu très fort hier avant de perdre son J2.

Un incident qui illustre mieux que tout discours la problématique de fin de ce tour du monde, quand performance et rapidité peuvent se payer en casse et en lot de galères. Sam lutte en permanence pour trouver ce subtil équilibre. Il résiste à l’envie furieuse de pousser davantage son bateau pour coller aux basques de Charal, et compte sur une dernière semaine de course annoncée copieuse en terme de passages à niveau, dorsales et autres dépressions d’Atlantiques Nord, pour revenir sur cette 4ème place, et résister au retour de ses poursuivants.

📞 Sam Goodchild

1- Peux tu nous dire ce qui t’a le plus impressionné dans la victoire de Charlie?

« On avait l’impression qu’il avait réponse à tout. Il a fait une course complète, en stratégie et en performances, à toutes les allures. Il a toujours été devant. Il avait réponse à tout! C’est impressionnant. Je ne le connais pas mais c’est quelqu’un de très focalisé sur son objectif. C’était mérité! »

2- Dirais tu qu’il avait le meilleur bateau?

« Son bateau avait une seule petite faiblesse, au portant vmg dans la mer. Il n’a fait que du reaching tout droit dans le Sud et a pu rester accroché aux dépressions. Il était superbement préparé. »

3- On a l’impression que suite à sa grosse prise de risque dans la dépression à l’entrée de l’Indien, tout s’est merveilleusement enchainé pour lui. Est ce aussi ton impression?

« Il a eu un bel enchainement météo, sans grosse tempête. Du Brésil à l’Afrique sur un seul bord. Il bat les records partout. Pour battre son record, il faudra une belle météo. »

4- Dalin-Richomme-Simon ; ce podium te semble logique?

« Il n’y a pas de logique dans le Vendée Globe. Deux des grands favoris sont sur le podium. Thomas n’a pas eu beaucoup de réussite dans le Sud. Sébastien Simon est la grande surprise mais il faisait partie des outsiders. Il est très fort et a su sortir son épingle du jeu en profitant des soucis de autres bateaux, bien que privé d’un foil. Ses enchainements météo ont été merveilleux. »

5- Beyou t’a un peu lâché. Comment l’expliques tu?

« Depuis deux ans, Charal est un avion de chasse au près. Durant nos sorties d’entrainement, il nous lâchait systématiquement. J’ai pu rester avec lui deux jours et en sortie de pot au Noir. Je ne sais pas s’il a trouvé les bonnes manettes hier ou s’il a simplement décidé qu’on avait assez joué, mais il est parti très vite et je n’ai pas réussi à le suivre. Ce n’est pas sur ce bord que je vais le rattraper. »

6- Meilhat a aussi des soucis de voile d’avant. Cela t’incite à la plus grande prudence?

« Je l’ai vu revenir hier deux noeuds plus vite. Ca commençait à taper fort et je me suis posé la question de savoir à quel point je voulais pousser le bateau pour le suivre. Face à la mer dans l’alizé, je stresse pour l’état du bateau. Je préfère choquer un peu pour moins fatiguer le bateau. »

7- Un mot sur les sargasses. Jusqu’à quel point est ce pénalisant?

« Il y en a un peu partout! Ca se coince dans les safrans quand je vais vite. Je me suis arrêté une dizaine de fois pour les enlever dans les safrans. C’est embêtant. Vivement qu’on en sorte. »

8- Ce long bord tribord amure n’est il pas un peu lassant? comment occupes tu tes journées?

« Hier, ça tapait beaucoup mais le vent était stable. J’en ai profité pour me reposer, bien manger, faire le tour du bateau, faire la météo. La météo s’annonce complexe pour la fin. Deux ou trois zones de molle à passer. J’ai pas mal de copains qui partent des Canaries vers la Grenade. J’espère les croiser!  Il commence à faire moins chaud et c’est mieux car j’avais du mal à dormir tant il fait chaud à l’intérieur. »

 

Embarquez pour le Tour du Monde des Vulnérables et rejoignez les 9000 personnes qui suivent déjà notre parcours de sensibilisation.

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Jour 66 :
lucide et obstiné

C’est un Sam Goodchild particulièrement pertinent et lucide dans ses analyses de course qui procède avec obstination à une inconfortable remontée de l’Atlantique Nord.

Dans un alizé de Nord Est enfin stabilisé en force et en direction, son VULNERABLE tape face à la mer et son skipper serre plus que jamais les dents à chaque saut de vague, attentif aux gémissements d’un bateau durement sollicité par 66 jours de mer et 21 000 milles d’intense régate au contact. Car de contact il est plus que jamais question pour le skipper Britannique du Team TR Racing qui, s’il déplore depuis hier le regain de performances de son adversaire direct Jérémie Beyou (Charal) , qui semble avoir trouver la clé pour avancer plus d’un noeud plus vite, regarde aussi avec  attention les performances d’un Paul Meilhat revenu très fort hier avant de perdre son J2.

Un incident qui illustre mieux que tout discours la problématique de fin de ce tour du monde, quand performance et rapidité peuvent se payer en casse et en lot de galères. Sam lutte en permanence pour trouver ce subtil équilibre. Il résiste à l’envie furieuse de pousser davantage son bateau pour coller aux basques de Charal, et compte sur une dernière semaine de course annoncée copieuse en terme de passages à niveau, dorsales et autres dépressions d’Atlantiques Nord, pour revenir sur cette 4ème place, et résister au retour de ses poursuivants.

📞 Sam Goodchild

1- Peux tu nous dire ce qui t’a le plus impressionné dans la victoire de Charlie?

« On avait l’impression qu’il avait réponse à tout. Il a fait une course complète, en stratégie et en performances, à toutes les allures. Il a toujours été devant. Il avait réponse à tout! C’est impressionnant. Je ne le connais pas mais c’est quelqu’un de très focalisé sur son objectif. C’était mérité! »

2- Dirais tu qu’il avait le meilleur bateau?

« Son bateau avait une seule petite faiblesse, au portant vmg dans la mer. Il n’a fait que du reaching tout droit dans le Sud et a pu rester accroché aux dépressions. Il était superbement préparé. »

3- On a l’impression que suite à sa grosse prise de risque dans la dépression à l’entrée de l’Indien, tout s’est merveilleusement enchainé pour lui. Est ce aussi ton impression?

« Il a eu un bel enchainement météo, sans grosse tempête. Du Brésil à l’Afrique sur un seul bord. Il bat les records partout. Pour battre son record, il faudra une belle météo. »

4- Dalin-Richomme-Simon ; ce podium te semble logique?

« Il n’y a pas de logique dans le Vendée Globe. Deux des grands favoris sont sur le podium. Thomas n’a pas eu beaucoup de réussite dans le Sud. Sébastien Simon est la grande surprise mais il faisait partie des outsiders. Il est très fort et a su sortir son épingle du jeu en profitant des soucis de autres bateaux, bien que privé d’un foil. Ses enchainements météo ont été merveilleux. »

5- Beyou t’a un peu lâché. Comment l’expliques tu?

« Depuis deux ans, Charal est un avion de chasse au près. Durant nos sorties d’entrainement, il nous lâchait systématiquement. J’ai pu rester avec lui deux jours et en sortie de pot au Noir. Je ne sais pas s’il a trouvé les bonnes manettes hier ou s’il a simplement décidé qu’on avait assez joué, mais il est parti très vite et je n’ai pas réussi à le suivre. Ce n’est pas sur ce bord que je vais le rattraper. »

6- Meilhat a aussi des soucis de voile d’avant. Cela t’incite à la plus grande prudence?

« Je l’ai vu revenir hier deux noeuds plus vite. Ca commençait à taper fort et je me suis posé la question de savoir à quel point je voulais pousser le bateau pour le suivre. Face à la mer dans l’alizé, je stresse pour l’état du bateau. Je préfère choquer un peu pour moins fatiguer le bateau. »

7- Un mot sur les sargasses. Jusqu’à quel point est ce pénalisant?

« Il y en a un peu partout! Ca se coince dans les safrans quand je vais vite. Je me suis arrêté une dizaine de fois pour les enlever dans les safrans. C’est embêtant. Vivement qu’on en sorte. »

8- Ce long bord tribord amure n’est il pas un peu lassant? comment occupes tu tes journées?

« Hier, ça tapait beaucoup mais le vent était stable. J’en ai profité pour me reposer, bien manger, faire le tour du bateau, faire la météo. La météo s’annonce complexe pour la fin. Deux ou trois zones de molle à passer. J’ai pas mal de copains qui partent des Canaries vers la Grenade. J’espère les croiser!  Il commence à faire moins chaud et c’est mieux car j’avais du mal à dormir tant il fait chaud à l’intérieur. »

 

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