JOUR 58 : Sam passe à l’Ouest!

Près de 20 000 milles parcourus dans ce Vendée Globe 10ème du nom, et 7 protagonistes en lice pour le gain de la 4ème place lancent depuis le large de Rio de Janeiro une nouvelle régate au contact et à couteaux tirés. Alignés en bordure d’une vaste zone anticyclonique qui leur bloque l’accès aux alizés, ces solitaires bataillent depuis 48 heure pour en trouver la sortie.

Sam et trois autres postulants ont choisi une voie Ouest, au plus près des côtes du Brésil, pour y chercher la pression venue du Nord. Deux téméraires poussent dans l’Est leur tentative de franchissement, tandis que Thomas Ruyant s’est intercalé entre ses deux options. L’Ouest paie chichement ce matin ,et Sam se trouve gratifié du gain de la très provisoire 5ème place, juste devant son camarade d’écurie chez TR racing Thomas Ruyant, 200 milles sous son vent. Un constat qui n’émeut guère le skipper Britannique de VULNERABLE, plus que jamais en phase avec sa très pragmatique philosophie de course, naviguer bien, naviguer propre, naviguer « safe », et « compter les bouses à la fin de la foire ». La fin de la foire, c’est cette ligne d’arrivée des Sables d’Olonne, située ce matin à 4 700 milles de l’étrave du Charal de Jérémie Beyou, occupant ce matin de cet éphémère fauteuil de 4ème. « L’équivalent de deux Route du Rhum » temporise Sam, conscient des innombrables difficultés encore à franchir, avec dès aujourd’hui un angoissant épisode orageux, du calibre de celui qui a couté à Thomas Ruyant sa voile d’avant J2. Puis viendra le moment de se soucier du pot au Noir, peu actif au passage des leaders, mais dont on connaît la promptitude à évoluer, dans un  sens ou dans un  autre. Restera la traversée propre vers la Vendée, avec là encore un  si aléatoire contournement de l’anticyclone des Açores. Et si la stratégie du « mille par mille », heure par heure, prônée depuis 58 jours par Sam Goodchild était en définitive la meilleure voie pour terminer le mieux possible cet éprouvant Tour du monde?

1- La zone d’Interdiction du Cap Frio est elle un problème pour ta route?

« Je ne crois pas. Pas pour la route théorique. A partir d’aujourd’hui, on aura des activités orageuses très importantes, qui vont rendre les choix de route aléatoires. Je les surveille pour ne pas y rentrer. Je vais veiller aux orages, car je me méfie après les mésaventures de Toto (Thomas Ruyant). Pour l’instant, j’essaie de traverser prudemment. »

2- Tu es revenu en mesure de jouer la 4ème place ; est ce un objectif pour toi?

« Mon objectif est toujours le même, bien naviguer, en préservant le bateau et en optimisant mes choix de route. On verra ce que cela donnera; Je suis content d’être dans ce groupe et il peut se passer beaucoup de choses durant les 5 000 milles qui nous restent. Je veux faire ma route proprement sans me mettre la pression. On verra où je serai à la sortie de ce front froid stationnaire. D’autres bateaux peuvent repartir avant moi. »

3- Ton petit groupe a éclaté, Nico à l’Est, toi et ton groupe à l’ouest! Ca rebat les cartes. Excitant ou stressant?

« J’ai la chance que les deux personnes qui me suivaient,  Boris et Justine, ont pris le même choix que moi. Nico était coincé par une  grosse molle. Je n’ai donc pas pris beaucoup de risques. Je n’avais pas grand chose à perdre en partant dans l’Ouest. Le plus stressant , ce sont les orages à venir. Je me souviens des orages encaissés l’an passé en équipage sur Holcim. Nos voiles avaient souffert et nous étions 4 à bord pour les sauver. L’expérience de Thomas m’incite à la prudence. »

4- On dirait un nouveau départ au cap Frio…

« Il ya 400 mllles de décalage avec Nico. On  fera le bilan à l’équateur. »

5- Ca va bagarrer jusqu’au bout! Pas évident après 58 jours de course!!

« On se fait des noeuds au cerveau. Je suis dans un bon état d’esprit. Tout peut basculer très vite comme on l’a vu avec Yannick Bestaven et Thomas Ruyant. Il reste l’équivalent de deux Routes du Rhum à faire jusqu’aux Sables. On n’est pas arrivé. »

6- Que penses tu de la performance de Dalin? Il est sur un tempo record!

« Charlie est très impressionnant. Il cache bien  son jeu. Je me demande s’il a caché des soucis. Il mérite d’être là. Il est allé très vite. Il met le curseur au bon endroit, jamais le plus rapide et jamais le plus lent. Il aurait pu prendre le record des 24 heure, mais il est resté focus sur son objectif final.”

7- Tu es proche du Brésil ; es tu vigilant à la présence de bateaux de pêche et cargos? en as tu vu?

« J’ai vu des bateaux à l’AIS, mais pas à l’oeil nu. Beaucoup de bateaux de pêche. C’est incroyable. On s’approche des plate-formes pétrolières de Rio. On est vigilant, et les conditions  clémentes favorisent le bon fonctionnement de nos systèmes de sécurité, radar, Oscar, AIS. Il faut rester vigilant. Car les cargos ne le sont pas toujours. »

Embarquez pour le Tour du Monde des Vulnérables et rejoignez les 9000 personnes qui suivent déjà notre parcours de sensibilisation.

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Compétition

JOUR 58 : Sam passe à l’Ouest!

Près de 20 000 milles parcourus dans ce Vendée Globe 10ème du nom, et 7 protagonistes en lice pour le gain de la 4ème place lancent depuis le large de Rio de Janeiro une nouvelle régate au contact et à couteaux tirés. Alignés en bordure d’une vaste zone anticyclonique qui leur bloque l’accès aux alizés, ces solitaires bataillent depuis 48 heure pour en trouver la sortie.

Sam et trois autres postulants ont choisi une voie Ouest, au plus près des côtes du Brésil, pour y chercher la pression venue du Nord. Deux téméraires poussent dans l’Est leur tentative de franchissement, tandis que Thomas Ruyant s’est intercalé entre ses deux options. L’Ouest paie chichement ce matin ,et Sam se trouve gratifié du gain de la très provisoire 5ème place, juste devant son camarade d’écurie chez TR racing Thomas Ruyant, 200 milles sous son vent. Un constat qui n’émeut guère le skipper Britannique de VULNERABLE, plus que jamais en phase avec sa très pragmatique philosophie de course, naviguer bien, naviguer propre, naviguer « safe », et « compter les bouses à la fin de la foire ». La fin de la foire, c’est cette ligne d’arrivée des Sables d’Olonne, située ce matin à 4 700 milles de l’étrave du Charal de Jérémie Beyou, occupant ce matin de cet éphémère fauteuil de 4ème. « L’équivalent de deux Route du Rhum » temporise Sam, conscient des innombrables difficultés encore à franchir, avec dès aujourd’hui un angoissant épisode orageux, du calibre de celui qui a couté à Thomas Ruyant sa voile d’avant J2. Puis viendra le moment de se soucier du pot au Noir, peu actif au passage des leaders, mais dont on connaît la promptitude à évoluer, dans un  sens ou dans un  autre. Restera la traversée propre vers la Vendée, avec là encore un  si aléatoire contournement de l’anticyclone des Açores. Et si la stratégie du « mille par mille », heure par heure, prônée depuis 58 jours par Sam Goodchild était en définitive la meilleure voie pour terminer le mieux possible cet éprouvant Tour du monde?

1- La zone d’Interdiction du Cap Frio est elle un problème pour ta route?

« Je ne crois pas. Pas pour la route théorique. A partir d’aujourd’hui, on aura des activités orageuses très importantes, qui vont rendre les choix de route aléatoires. Je les surveille pour ne pas y rentrer. Je vais veiller aux orages, car je me méfie après les mésaventures de Toto (Thomas Ruyant). Pour l’instant, j’essaie de traverser prudemment. »

2- Tu es revenu en mesure de jouer la 4ème place ; est ce un objectif pour toi?

« Mon objectif est toujours le même, bien naviguer, en préservant le bateau et en optimisant mes choix de route. On verra ce que cela donnera; Je suis content d’être dans ce groupe et il peut se passer beaucoup de choses durant les 5 000 milles qui nous restent. Je veux faire ma route proprement sans me mettre la pression. On verra où je serai à la sortie de ce front froid stationnaire. D’autres bateaux peuvent repartir avant moi. »

3- Ton petit groupe a éclaté, Nico à l’Est, toi et ton groupe à l’ouest! Ca rebat les cartes. Excitant ou stressant?

« J’ai la chance que les deux personnes qui me suivaient,  Boris et Justine, ont pris le même choix que moi. Nico était coincé par une  grosse molle. Je n’ai donc pas pris beaucoup de risques. Je n’avais pas grand chose à perdre en partant dans l’Ouest. Le plus stressant , ce sont les orages à venir. Je me souviens des orages encaissés l’an passé en équipage sur Holcim. Nos voiles avaient souffert et nous étions 4 à bord pour les sauver. L’expérience de Thomas m’incite à la prudence. »

4- On dirait un nouveau départ au cap Frio…

« Il ya 400 mllles de décalage avec Nico. On  fera le bilan à l’équateur. »

5- Ca va bagarrer jusqu’au bout! Pas évident après 58 jours de course!!

« On se fait des noeuds au cerveau. Je suis dans un bon état d’esprit. Tout peut basculer très vite comme on l’a vu avec Yannick Bestaven et Thomas Ruyant. Il reste l’équivalent de deux Routes du Rhum à faire jusqu’aux Sables. On n’est pas arrivé. »

6- Que penses tu de la performance de Dalin? Il est sur un tempo record!

« Charlie est très impressionnant. Il cache bien  son jeu. Je me demande s’il a caché des soucis. Il mérite d’être là. Il est allé très vite. Il met le curseur au bon endroit, jamais le plus rapide et jamais le plus lent. Il aurait pu prendre le record des 24 heure, mais il est resté focus sur son objectif final.”

7- Tu es proche du Brésil ; es tu vigilant à la présence de bateaux de pêche et cargos? en as tu vu?

« J’ai vu des bateaux à l’AIS, mais pas à l’oeil nu. Beaucoup de bateaux de pêche. C’est incroyable. On s’approche des plate-formes pétrolières de Rio. On est vigilant, et les conditions  clémentes favorisent le bon fonctionnement de nos systèmes de sécurité, radar, Oscar, AIS. Il faut rester vigilant. Car les cargos ne le sont pas toujours. »

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