Jour 22 :
Sam à l’anticipation

L’arrivée prochaine de la véritable première grosse tempête de ce Vendée Globe met, et à juste titre, en émoi tous les protagonistes en tête de la course. Des vents annoncés à plus de 45 noeuds, sur une mer agitée par plus de 9 mètres de creux, forcent les solitaires à réécrire leur copie et leurs plans de route d’ici à mercredi matin. Sam Goodchild en vient même à déplorer une anticipation un peu précoce dans l’orientation au nord de sa trajectoire, qui a permis à son adversaire le plus direct, le tenant du titre Yannick Bestaven (Maitre Coq), de le passer au comptage du matin. Ce dernier a depuis, lui aussi franchement mis le clignotant à gauche et Sam, à la faveur d’un gain supérieur sur la route, devrait être en mesure de batailler de nouveau pour reprendre sa 7ème place.

Des considérations comptables aujourd’hui bien éloignées des véritables préoccupations du moment, à savoir comment se placer au mieux pour encaisser à partir de demain  soir, les premières humeurs « hargneuses » de l’Indien. Réponse jeudi matin, quand les solitaires lècheront leurs plaies, et « compteront les bouses » au terme de cette première foire.

– Tu es passé de la première à la 7ème place. Tu te trouves un peu plus isolé au classement, comment le vis tu?

« Je me suis fait doubler cette nuit par Yannick. Je suis donc 8ème. Je suis moins isolé. Cela ne m’embête pas. Ma journée d’hier a été un peu frustrante. J’ai sous estimé les difficultés de dosage avec cette tempête qui arrive. On a fait le choix de faire une route qui réduit le risque, sans véritablement suivre le routage. Il faut trouver le bon dosage entre ce qui est acceptable, en terme de mer et de vent. J’ai fait une route nord un peu trop tôt qui m’a couté beaucoup de milles. Je m’en veux car je veux naviguer proprement et j’ai fait une bêtise, Ca m’a fait un peu mal. »

– Observes tu particulièrement Yannick Bestaven?

« Yannick est revenu par derrière. Paul Meilhat (Biotherm) a aussi pris très cher. Je regarde aussi Lunven (Holcim-PRB) et Jérémie (Charal) qui ne sont pas très loin. »

– Te sens tu plus isolé dans l’Océan Indien?

« L’Indien est fidèle à sa réputation. La météo ne cesse d’évoluer. On est plus isolé après trois semaines. Je n’ai pas vu signe de vie depuis l’équateur. J’a vu Charal une fois à l’AIS dans l’Atlantique. On est entouré de nombreux oiseaux. C’est assez incroyable. Il n’y a a pas grand monde par ici, à par quelques pêcheurs Taïwanais au Nord… »

– Sens tu que la course a pris une nouvelle dimension depuis l’entée dans l’Indien?

« La météo a pris une nouvelle dimension. L’Indien est fidèle à sa réputation. La météo n’arrête pas de changer. Ce n’est pas particulièrement dur mais on se prend la tête avec la tempête à venir. On a des conditions  très changeantes, avec un  vent qui passe brutalement de 10 à 30 noeuds, une mer difficile avec le courant des Aiguilles… C’est l’Indien! »

– La physionomie de la navigation semble avoir changé ; la mer, les couleurs, le vent sont ils très différents de l’Atlantique?

« Depuis hier, on est sorti du courant des Aiguilles et la température a changé. Le froid est de retour. Les coups de vent sont puissants et forts. L’air est froid. Le nombre d’oiseaux nous montre qu’on est dans un lieu savage. »

– On attend une grosse dépression ; comment vas-tu la négocier? Le côté sport de la course sera-t’il mis entre parenthèses?

« Jai fait le choix de faire une route Nord. J’aurai ainsi plus d’échappatoires. Ce qui est dur, c’est qu’on se place pour une tempête qui n’arrive que dans deux jours et d’ici là on va avoir un peu de molle. C’est un exercice très difficile et j’ai un peu sous estimé les pertes et profits en empanant trop vite. Les jeux sont faits, on verra. On reste en régate, mais on ne peut pas aller à fond dans la dépression. »

– Après trois semaines très intenses, es tu prêt pour des navigations plus ardues, plus brutales, pour cet autre aspect du Vendée Globe?

« Je me sens prêt. Je profite de la molle pour me reposer et réfléchir à comment minimiser les risques dans la brise. Je cherche mes gants, je me prépare au mieux pour les moments compliqués à venir. »

– Le moment est il venu de naviguer plus « raisonnablement »?

« Mon choix nord est un choix raisonnable. Est ce trop raisonnable? on verra. »

– Qu’est ce qui a changé dans ta manière de vivre, de naviguer depuis l’entrée dans l’Indien?

« On prend plus de temps pour faire les choses, les changements de vole etc. On est plus prudent. On se précipite moins. On prend conscience de la  longueur de la course. »

– Les leaders naviguent à vue et semblent créer une sorte d’émulation, de surenchère dans la performance. Qu’en penses tu?

« Trouver l’équilibre entre course et endurance est difficile pour moi. Ce doit être difficile pour eux. C’est passionnant de régater bord à bord mais c’est usant. J’espère qu’ils trouvent le bon curseur. »

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Compétition

Jour 22 :
Sam à l’anticipation

L’arrivée prochaine de la véritable première grosse tempête de ce Vendée Globe met, et à juste titre, en émoi tous les protagonistes en tête de la course. Des vents annoncés à plus de 45 noeuds, sur une mer agitée par plus de 9 mètres de creux, forcent les solitaires à réécrire leur copie et leurs plans de route d’ici à mercredi matin. Sam Goodchild en vient même à déplorer une anticipation un peu précoce dans l’orientation au nord de sa trajectoire, qui a permis à son adversaire le plus direct, le tenant du titre Yannick Bestaven (Maitre Coq), de le passer au comptage du matin. Ce dernier a depuis, lui aussi franchement mis le clignotant à gauche et Sam, à la faveur d’un gain supérieur sur la route, devrait être en mesure de batailler de nouveau pour reprendre sa 7ème place.

Des considérations comptables aujourd’hui bien éloignées des véritables préoccupations du moment, à savoir comment se placer au mieux pour encaisser à partir de demain  soir, les premières humeurs « hargneuses » de l’Indien. Réponse jeudi matin, quand les solitaires lècheront leurs plaies, et « compteront les bouses » au terme de cette première foire.

– Tu es passé de la première à la 7ème place. Tu te trouves un peu plus isolé au classement, comment le vis tu?

« Je me suis fait doubler cette nuit par Yannick. Je suis donc 8ème. Je suis moins isolé. Cela ne m’embête pas. Ma journée d’hier a été un peu frustrante. J’ai sous estimé les difficultés de dosage avec cette tempête qui arrive. On a fait le choix de faire une route qui réduit le risque, sans véritablement suivre le routage. Il faut trouver le bon dosage entre ce qui est acceptable, en terme de mer et de vent. J’ai fait une route nord un peu trop tôt qui m’a couté beaucoup de milles. Je m’en veux car je veux naviguer proprement et j’ai fait une bêtise, Ca m’a fait un peu mal. »

– Observes tu particulièrement Yannick Bestaven?

« Yannick est revenu par derrière. Paul Meilhat (Biotherm) a aussi pris très cher. Je regarde aussi Lunven (Holcim-PRB) et Jérémie (Charal) qui ne sont pas très loin. »

– Te sens tu plus isolé dans l’Océan Indien?

« L’Indien est fidèle à sa réputation. La météo ne cesse d’évoluer. On est plus isolé après trois semaines. Je n’ai pas vu signe de vie depuis l’équateur. J’a vu Charal une fois à l’AIS dans l’Atlantique. On est entouré de nombreux oiseaux. C’est assez incroyable. Il n’y a a pas grand monde par ici, à par quelques pêcheurs Taïwanais au Nord… »

– Sens tu que la course a pris une nouvelle dimension depuis l’entée dans l’Indien?

« La météo a pris une nouvelle dimension. L’Indien est fidèle à sa réputation. La météo n’arrête pas de changer. Ce n’est pas particulièrement dur mais on se prend la tête avec la tempête à venir. On a des conditions  très changeantes, avec un  vent qui passe brutalement de 10 à 30 noeuds, une mer difficile avec le courant des Aiguilles… C’est l’Indien! »

– La physionomie de la navigation semble avoir changé ; la mer, les couleurs, le vent sont ils très différents de l’Atlantique?

« Depuis hier, on est sorti du courant des Aiguilles et la température a changé. Le froid est de retour. Les coups de vent sont puissants et forts. L’air est froid. Le nombre d’oiseaux nous montre qu’on est dans un lieu savage. »

– On attend une grosse dépression ; comment vas-tu la négocier? Le côté sport de la course sera-t’il mis entre parenthèses?

« Jai fait le choix de faire une route Nord. J’aurai ainsi plus d’échappatoires. Ce qui est dur, c’est qu’on se place pour une tempête qui n’arrive que dans deux jours et d’ici là on va avoir un peu de molle. C’est un exercice très difficile et j’ai un peu sous estimé les pertes et profits en empanant trop vite. Les jeux sont faits, on verra. On reste en régate, mais on ne peut pas aller à fond dans la dépression. »

– Après trois semaines très intenses, es tu prêt pour des navigations plus ardues, plus brutales, pour cet autre aspect du Vendée Globe?

« Je me sens prêt. Je profite de la molle pour me reposer et réfléchir à comment minimiser les risques dans la brise. Je cherche mes gants, je me prépare au mieux pour les moments compliqués à venir. »

– Le moment est il venu de naviguer plus « raisonnablement »?

« Mon choix nord est un choix raisonnable. Est ce trop raisonnable? on verra. »

– Qu’est ce qui a changé dans ta manière de vivre, de naviguer depuis l’entrée dans l’Indien?

« On prend plus de temps pour faire les choses, les changements de vole etc. On est plus prudent. On se précipite moins. On prend conscience de la  longueur de la course. »

– Les leaders naviguent à vue et semblent créer une sorte d’émulation, de surenchère dans la performance. Qu’en penses tu?

« Trouver l’équilibre entre course et endurance est difficile pour moi. Ce doit être difficile pour eux. C’est passionnant de régater bord à bord mais c’est usant. J’espère qu’ils trouvent le bon curseur. »

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