
Tenter, oser, entreprendre…
Allagrande Mapei s’est montré joueur. Voici 24 heures, confrontés au risque de devoir suivre en « mouton de Panurge » des voiliers plus à l’aise que lui dans le contournement au près de la botte Italienne baigné de faibles flux de secteur Nord, Thomas, Ambrogio, Abby et Hugo se sont montrés joueur en diable. Ils prolongeaient sciemment leur bord vers la Calabre, une fois paré en deuxième position la marque obligée dite « Juliet », en quête de légers vents de Sud Ouest exploitables à une allure portative plus en rapport avec les potentiels de leur plan Koch Finot Conq.
Pari osé, risque calculé qui, 24 heures plus tard, n’a pas apporté les dividendes escomptés. Faute à cette nouvelle et impitoyable zone déventée qui venait cette nuit bloquer le voilier Italien dans le golfe de Tarente. Allagrande Mapei n’échappe pas à une double sanction en ce 7ème jour de course. Il retrouve à l’orée de la Mer Adriatique cette si détestable allure de près dans le petit temps, et voit son retard désormais flirter avec les 40 milles sur les 4 protagonistes de tête.
Un retard que l’équipage s’attache avec un bel entêtement à combler, persuadé de pouvoir malgré tout recoller au peloton de tête. Un peu plus de 100 milles restent à parcourir jusqu’au terme du Leg 5 final de ce The Ocean Race Europe. 100 milles de tout petit temps, voire de franche pétole, en un dimanche placé sous le sceau du louvoyage cahin caha, avec pour seule option, les rivages italiens à l’Ouest, ou Albanais à l’Est, pour jouer avec les effets de côte, courants et vent thermique. Allagrande Mapei a abattu sa dernière carte. Rien ne va plus. ETA ; tard ce soir?
Les infos du bord :
« Difficile le réveil ce matin. L’option à pas payé parce que les autres sont allés vraiment plus vite que prévu et on réussit à avancer très fort. On n’a pas de Regret quand on voit la position de Paprec ce matin. Il reste 24h de course on est toujours à fond à l’affût de la dernière opportunité que la course peut nous donner »
© Pierre Bouras