
Le Leg 5 de The Ocean race Europe tient décidément toutes ses promesses de rebondissements, bouleversements, et autres changements de leaders. L’histoire de la course ne cesse de se faire et de se défaire au rythme des points de passage d’un parcours d’une richesse historique, géographique et météorologique absolument étonnante.
Derniers coups de théâtre en date, le regroupement hier des 5 principaux protagonistes dans le sud de la Sicile. Flux de neuf à 12 noeuds de secteur Nord et de longs bords travers au vent pour enrouler la marque India en bordure de l’entrée de la Mer Ionienne à une centaine de milles des rivages grecques, et ce sont de nouveau les plans Verdier, Biotherm et Holcim-PRB qui faisaient valoir leur polyvalence et leur aisance dans ce type de navigation.
Thomas, Ambrogio, Abby et Hugo sont à la bagarre, multipliant les milles et un réglages et ajustements de voilure, d’assiette, d’angles, pour garder leur plan Koch Finot Conq au contact, dans l’attente de conditions plus musclées favorables à leur carène. A défaut de prendre clairement le large, Biotherm s’est doté d’un petit matelas d’un douzaine de milles d’avance avant le passage ce matin au large de la Calabre du dernier way point(dénommé Juliet) obligatoire de ce si subtil tracé vers le Montenegro et Boka Bay.
Moins de 300 milles resteront alors à parcourir, majoritairement au près et dans des airs théoriquement peu favorables à Allagrande Mapei. Restent la détermination, l’astuce, la concentration, l’inspiration de Thomas et consort qui depuis le départ de Gênes, voici 6 jours déjà, font merveille et laissent augurer d’un final, dimanche en soirée, dès plus haletant.
Les mots de la nuit….
« Hier fut une bonne journée, après une excellente nuit. On s’est montré très agressif sur les choix de voiles et sur notre positionnnement sur l’eau. On a bien converti nos petits investissements. On s’est bien battu. Biotherm navigue bien et va vite. Ils ont eu un peu plus de pression à notre vent. Mais on a viré la bouée India juste derrière eux. Il n’y avait pas plus de 12 noeuds hier toute la journée, sous le soleil. On s’est bien reposé lors de ce long bord bâbord amure. Ca mouille pas, il fait très chaud. La suite, c’est du près et encore du près. On n’aime pas trop mais on va faire le max pour avancer. Il va encore se passer plein de trucs. La course est loin d’être terminée… »
© Pierre Bouras