L'autoroute de
Cape Town

L’équateur à peine franchi jeudi dernier, c’est déjà vers le cap de Bonne Espérance que les solitaires du Vendée Globe tournent leurs regards, leurs routages, et depuis cette nuit, l’étrave de leurs foilers. Bien que situé à plus de 3 500 milles, ce nouveau marqueur dans le long séquençage d’un tour du monde impose traditionnellement un long contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène. Cette zone de haute pression comparable à son homonyme des Açores en Atlantique Nord est, en ce 13ème jour de course autour du monde, bousculée en son Ouest par le creusement d’une dépression, qui active dans l’hémisphère Sud des vents tournants dans le sens des aiguilles d’une montre, à l’inverse des phénomènes d’Atlantique Nord.

Une autoroute préfigurée par des vents de Nord Ouest se dessine ainsi devant les navigateurs solitaires, qui y voient une occasion assez rare de « couper le fromage » vers le très Grand Sud, avec à la clé, un temps de passage à Bonne Espérance très intéressant, aussi rapide que l’Atlantique Nord aura été lent. Armel Le Cléac’h avait atteint la pointe australe du continent Africain lors de sa victoire de 2016-17 en 8 jours et 17 heures, un chrono à n’en pas douter dans les têtes des leaders, qu’emmène ce matin un impitoyable Charlie Dalin et son MACIF Santé Prévoyance, plan Verdier de 2023 redoutable travers aux alizés de Sud Est, et qui a littéralement transpercé la flotte ces dernières 36 heures. Le navigateur Havrais franchissait l‘équateur jeudi dernier plus de 20 milles derrière Thomas Ruyant, qu’il devance ce matin de plus de 30 milles.

Peu gâté par la fortune ces dernières heures, le skipper VULNERABLE s’acroche pourtant à sa deuxième place. Il a su s’extirper de sa trajectoire occidentale, qui, si elle lui a permis de basculer en tête dans l’hémisphère Sud, l’a aussi fortement pénalisé depuis en performance pure, lui imposant une allure proche du lit d’un vent par trop mollasson, peu propice à sa carène dessinée pour les fortes houle du Grand Sud. Thomas a cependant pu très adroitement glisser dans l’Est ces dernières heures. Il arrondit clairement sa route en suivant la bascule des alizés à l’Est, et pointe de plus en plus franchement vers le continent Africain, laissant les senteurs Brésiliennes dans son tableau arrière. Alors que l’allure s’accélère, c’est à un pilotage tout en finesse qui est ce week-end proposé aux protagonistes de tête, pour se glisser en bordure de l’anticyclone de Sainte Hélène vers les flux perturbés de la dépression, à des allures portatives plus favorables aux qualités intrinsèque de VULNERABLE. 

« J’ai connu quelques soucis d’hydraulique de vérin de J3 alors que j’étais sous voile de tête après l’équateur. J’ai du abattre, changer de voile, régler le problème. J’ai été un peu arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi. Je n’ai pas été très rapide. L’idée est de chopper la petite dep qui se creuse sous l’anticyclone de Sainte Hélène. Cela devrait nous emmener jusqu’à Bonne Espérance, si on arrive à tenir le rythme. On devrait tous prendre ce wagon. On va entrer dans les mers du Sud au portant sur une mer encore carrossable, avec du vent soutenu. On a passé Fernando da Noronha. J’aime bien passer par là, on voit des oiseaux, on sent la terre.

En sortant du pot au noir plus à l’Ouest que la flotte, j’ai eu un angle au vent différent de quelques degrés, qui signifient plusieurs noeuds de vitesse en moins. J’essaie de resserrer un peu le latéral. C’est un bord compliqué surtout face à Charlie qui va très vite à ces allures là. Je suis content de ma place, dans le bon paquet en Atlantique Sud. La flotte est impressionnante. Tout le monde va vite sans faire d’erreurs. C’est une régate au contact à l’échelle du monde. Cela prend beaucoup d’énergies. »

Le saviez-vous ?

L’ archipel de Fernando da Noronha est une une réserve naturelle Brésilienne dont les pitons rocheux culminent à 225 mètres. Ce parc marin d’une rare beauté est situé à une distance d’environ 340 km au large de la côte brésilienne, et est constitué de pics volcaniques d’une chaîne de montagnes submergée.  21 îles et îlots forment l’archipel. On y retrouve la plus grande concentration d’oiseaux marins tropicaux de l’océan Atlantique Ouest. Le nombre de touristes accueilli  sur l’archipel est rigoureusement régulé, et pour une population de 3 000 habitants, seuls 500 visiteurs peuvent débarquer simultanément. L’archipel a été découvert en 1503 par l’expédition portugaise de Gonçalo Coelho, financée par Fernão de Noronha, un riche entrepreneur Portugais, commerçant et armateur, natif des Asturies. Le roi Manuel Ier  lui confie, en 1504, la première capitainerie du littoral du Brésil, l’île de São João da Quaresma, aujourd’hui appelée  Fernando de Noronha. Amerigo Vespucci en a fait la première description lors de son premier voyage. Abandonné, l’archipel fut ensuite occupée par les Hollandais de 1629 à 1635, puis tomba aux mains des Français de 1705 à 1737. Elle est finalement reprise par les Portugais en 1737.

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Compétition

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L’équateur à peine franchi jeudi dernier, c’est déjà vers le cap de Bonne Espérance que les solitaires du Vendée Globe tournent leurs regards, leurs routages, et depuis cette nuit, l’étrave de leurs foilers. Bien que situé à plus de 3 500 milles, ce nouveau marqueur dans le long séquençage d’un tour du monde impose traditionnellement un long contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène. Cette zone de haute pression comparable à son homonyme des Açores en Atlantique Nord est, en ce 13ème jour de course autour du monde, bousculée en son Ouest par le creusement d’une dépression, qui active dans l’hémisphère Sud des vents tournants dans le sens des aiguilles d’une montre, à l’inverse des phénomènes d’Atlantique Nord.

Une autoroute préfigurée par des vents de Nord Ouest se dessine ainsi devant les navigateurs solitaires, qui y voient une occasion assez rare de « couper le fromage » vers le très Grand Sud, avec à la clé, un temps de passage à Bonne Espérance très intéressant, aussi rapide que l’Atlantique Nord aura été lent. Armel Le Cléac’h avait atteint la pointe australe du continent Africain lors de sa victoire de 2016-17 en 8 jours et 17 heures, un chrono à n’en pas douter dans les têtes des leaders, qu’emmène ce matin un impitoyable Charlie Dalin et son MACIF Santé Prévoyance, plan Verdier de 2023 redoutable travers aux alizés de Sud Est, et qui a littéralement transpercé la flotte ces dernières 36 heures. Le navigateur Havrais franchissait l‘équateur jeudi dernier plus de 20 milles derrière Thomas Ruyant, qu’il devance ce matin de plus de 30 milles.

Peu gâté par la fortune ces dernières heures, le skipper VULNERABLE s’acroche pourtant à sa deuxième place. Il a su s’extirper de sa trajectoire occidentale, qui, si elle lui a permis de basculer en tête dans l’hémisphère Sud, l’a aussi fortement pénalisé depuis en performance pure, lui imposant une allure proche du lit d’un vent par trop mollasson, peu propice à sa carène dessinée pour les fortes houle du Grand Sud. Thomas a cependant pu très adroitement glisser dans l’Est ces dernières heures. Il arrondit clairement sa route en suivant la bascule des alizés à l’Est, et pointe de plus en plus franchement vers le continent Africain, laissant les senteurs Brésiliennes dans son tableau arrière. Alors que l’allure s’accélère, c’est à un pilotage tout en finesse qui est ce week-end proposé aux protagonistes de tête, pour se glisser en bordure de l’anticyclone de Sainte Hélène vers les flux perturbés de la dépression, à des allures portatives plus favorables aux qualités intrinsèque de VULNERABLE. 

« J’ai connu quelques soucis d’hydraulique de vérin de J3 alors que j’étais sous voile de tête après l’équateur. J’ai du abattre, changer de voile, régler le problème. J’ai été un peu arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi. Je n’ai pas été très rapide. L’idée est de chopper la petite dep qui se creuse sous l’anticyclone de Sainte Hélène. Cela devrait nous emmener jusqu’à Bonne Espérance, si on arrive à tenir le rythme. On devrait tous prendre ce wagon. On va entrer dans les mers du Sud au portant sur une mer encore carrossable, avec du vent soutenu. On a passé Fernando da Noronha. J’aime bien passer par là, on voit des oiseaux, on sent la terre.

En sortant du pot au noir plus à l’Ouest que la flotte, j’ai eu un angle au vent différent de quelques degrés, qui signifient plusieurs noeuds de vitesse en moins. J’essaie de resserrer un peu le latéral. C’est un bord compliqué surtout face à Charlie qui va très vite à ces allures là. Je suis content de ma place, dans le bon paquet en Atlantique Sud. La flotte est impressionnante. Tout le monde va vite sans faire d’erreurs. C’est une régate au contact à l’échelle du monde. Cela prend beaucoup d’énergies. »

Le saviez-vous ?

L’ archipel de Fernando da Noronha est une une réserve naturelle Brésilienne dont les pitons rocheux culminent à 225 mètres. Ce parc marin d’une rare beauté est situé à une distance d’environ 340 km au large de la côte brésilienne, et est constitué de pics volcaniques d’une chaîne de montagnes submergée.  21 îles et îlots forment l’archipel. On y retrouve la plus grande concentration d’oiseaux marins tropicaux de l’océan Atlantique Ouest. Le nombre de touristes accueilli  sur l’archipel est rigoureusement régulé, et pour une population de 3 000 habitants, seuls 500 visiteurs peuvent débarquer simultanément. L’archipel a été découvert en 1503 par l’expédition portugaise de Gonçalo Coelho, financée par Fernão de Noronha, un riche entrepreneur Portugais, commerçant et armateur, natif des Asturies. Le roi Manuel Ier  lui confie, en 1504, la première capitainerie du littoral du Brésil, l’île de São João da Quaresma, aujourd’hui appelée  Fernando de Noronha. Amerigo Vespucci en a fait la première description lors de son premier voyage. Abandonné, l’archipel fut ensuite occupée par les Hollandais de 1629 à 1635, puis tomba aux mains des Français de 1705 à 1737. Elle est finalement reprise par les Portugais en 1737.

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