Dans des conditions de vent modérées, sur mer plate, avec un angle au vent d’Est Nord Est peu favorable à son VULNERABLE, le Britannique Sam Goodchild est entré en résistance. Il lutte avec ses armes et avec cette capacité étonnante dont il fait étalage depuis le départ des Sables d’Olonne, voici déjà près de deux semaines, à signer une trajectoire propre et efficace, tout en maintenant des vitesses moyennes élevées. Sam connait ses limites face aux voiliers dernière génération. Il inscrit ses performances dans la durée, dans la constance, conscient que c’est bien son abnégation, son endurance au mal qui lui permettent de conserver ce matin encore une plus qu’honorable troisième place dans son tout premier Vendée Globe. Un véritable passage à niveau se dessine au large du Brésil, avec cette dépression tropicale idéalement orientée pour permettre, en sa bordure Nord, aux solitaires de glisser sous l’anticyclone de Sainte Hélène, en droite ligne vers le cap de Bonne Espérance. Prendre ce bon wagon est l’objectif de Sam à court terme, quel que soit son classement. Il entrerait alors dans les mers du Sud et ses vents soutenus pour une échappée belle qui pourrait marquer une première sélection drastique au sein de la flotte des 39 marins toujours en course.
Sam Goodchild – VULNERABLE :
« Le routage donne une trajectoire intéressante. Si on prend les dépressions au large de Rio, c’est tout droit jusqu’à Bonne Espérance. Si on arrive à faire cela, ce serait génial. On essaie d’aller vite vers le Sud et on espère que les prévisions seront correctes. On peut être en Afrique du Sud en un peu plus d’une semaine, ce qui serait assez exceptionnel.
Pour l’heure, les conditions ne sont pas terribles. Il n’y a pas beaucoup de vent. On n’est pas vraiment à l’attaque. On continue d’optimiser la trajectoire du bateau. Sur mer plate, je ne suis pas trop freiné. Dès qu’il y a du vent, les nouveaux bateaux ont des foils puissants, plus stables, et qui poussent fort. J’ai un peu de mal là dedans. Je ne joue pas avec eux. J’essaie de faire des trajectoires propres et de belles vitesses moyennes. Je ne peux pas aller aussi vite que Toto ou Charlie.
Je suis concentré sur ce que je fais avec mon bateau. Je fais ça proprement. On fera le bilan à la fin. Après Équateur on trouve des conditions plus stables pour se reposer. Il fait très chaud, 35 ° malgré mon ventilo qui me sauve la vie. J’arrive à bien dormir. Je me suis réveillé hier sans savoir où j’étais. On va faire de l’Est et on va connaitre un rapide changement d’ambiance, avec une eau froide et on se sentira un peu plus seul. Ce passage à niveau peut signifier une vraie coupure dans la flotte. Difficile de dire à quel niveau. »