
Les 9 principaux protagonistes de la Classe IMOCA franchiront ce matin la marque de passage obligée des Canaries posée sur leur chemin vers la Martinique.
Après près de 2 000 milles parcourus sur le fonds depuis Le Havre, les monocoques vont enfin mettre de l’Ouest dans leur route et chercher au sud de l’archipel espagnol l’autoroute des alizés. Un choix cornélien leur sera alors proposé entre une route Nord aujourd’hui très ventée, et l’alizé à proprement parler alanguie au sud, du côté de l’archipel du Cap Vert. Si les navigateurs y cogitent ardemment depuis plusieurs jours, c’est d’abord ce contournement des Canaries par l’est qui mobilise leur énergie en cette fin de 6ème jour de course.
Un peloton de 9 bateaux s’est regroupé à la faveur de la pénible traversée d’une vaste dorsale anticyclonique, cette région de forme allongée dans le champ de pression atmosphérique ayant pour origine le centre d’un anticyclone et qui s’étire entre deux dépressions. Et c’est un outsider, de luxe certes, 11th hour Racing (ex Malizia III plan VPLP de 2022) au duo Francesca Clapcich (Italo-Américaine) – Will Harris (Britannique) qui a le mieux géré cette délicate phase du parcours, se positionnant toujours au meilleur endroit pour anticiper les bascules et variations du vent. Premiers à ressentir ce matin les effets d’un flux aux allures alizéennes en renforcement le long des rivages mauritaniens, le duo accélèrent en premier et consolide d’heure en heure son leadership qui enfle à plus de 20 milles sur leurs poursuivants immédiats, Charal (Beyou- Lagravière), Team Snef (Mettraux – Macaire) et Allagrande Mapei.
Thomas et Bogi peuvent se féliciter de leur travail de la nuit et de leur judicieux placement au vent de leurs adversaires. Leurs choix de route et de déclenchement des virements de bord leur ont permis de se replacer aux avant-postes, dans des conditions de vent et de mer faibles à medium, qui semblent niveler les potentiels des bateaux. Tout se joue sur la justesse des placements dans ce vent d’est qui, tout en fraichissant, va prendre de plus en plus de nord et faciliter les glissades sous l’archipel Canarien.
Thomas Ruyant :
« J’ai bien dormi cette nuit. On livre une belle bataille au contact avec toute la flotte IMOCA. Incroyable après 5 jours de course! Ca commence à accélérer un peu. De supers conditions pour arriver dans les alizés. »














