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A l’instar de la majorité des protagonistes de tête du Vendée Globe et à l’exclusion des deux leaders Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), Sam Goodchild anticipe depuis lundi l’arrivée la nuit dernière d’une puissante et véloce dépression australe. Vents moyens à plus de 45 noeuds, 60 en rafales et un océan Indien qui va d’heure en heure se creuser et s’agiter sur la route des solitaires. VULNERABLE rallonge ainsi volontairement sa route loin dans le Nord de la voie directe suivie par les deux leaders du classement général.
Sans état d’âme, Sam agit en marin, soucieux de préserver sa machine alors que la barre des 16 000 milles encore à parcourir vient à peine d’être franchie. Il tient à distance Yannick Bestaven et son véloce plan VPLP Verdier de 2022 et chasse le duo Lunven-Beyou, quelques 100 milles en son Nord Est. Le bizut Britannique s’est installé dans ce que son camarade d’écurie chez TR Racing Thomas Ruyant appelle le « temps long du Vendée Globe ». Il regarde loin au-delà de la tempête de cette semaine, vers Leeuwin et l’Australie, quand le coup de vent aura livré son verdict et qu’une autre type de partition lui sera proposée. Pour l’heure, Sam se calfeutre, encaisse, fait corps avec son bateau, en maitrise et en responsabilité.
– Comment se passe cette nouvelle route « au Nord? »
« 15 noeuds de vent et GV haute hier avec l’arrivée de la pluie. J’ai vu arriver le vent pour réduire les voiles et me mettre en mode tempête. Peu de vent lundi et j’en ai profité pour checker le bateau. J’attends 40 noeuds et plus aujourd’hui mercredi. Il faudra faire attention à la mer, 7-8 m attendus. L’Indien est toujours plus costaud que les prévisions. Paul Meilhat est revenu fort avec le vent, Yannick aussi, cela va être mon tour! »
– Comment vas tu appréhender cette grosse dépression en terme de navigation et de vie à bord?
« J’ai bien rangé le bateau, bien réfléchi à mon truc, matossage etc… J’ai préparé mes voiles aussi. Il faut être malin et sage, quitte à rester sous toilé pour anticiper les grains et ne pas se faire déborder. Mes batteries sont bien chargées. J‘ai fermé les trappes d’étanchéité du bateau. Il faut rester sage maintenant. »
– Peux tu expliquer ton soucis de safran?
« Jai eu un soucis juste après le cap de Bonne Espérance sur le safran tribord. Un des bouts qui le tient a cassé , Je l’ai remplacé et suis reparti. Deux axes tiennent le safran en place, un en haut et un en bas. Autour de l’axe du bas, il y a une bague en plastique, qui le protège et qui est sensé glisser. Cette bague est très dégradée depuis le départ. Pour l’instant, l’axe tient et ça glisse toujours. Si ça continue de se dégrader, je vais me retrouver avec un axe trop grand pour le trou et le safran va bouger dans tous les sens. J’ai des bague de rechange mais la manipulation est risquée car on peut perdre des pièces sensibles. Je suis sur ce bord tribord et si je veux intervenir, il faudra arrêter le bateau et empanner. Je dois surveiller tout cela et intervenir un peu plus tard pour changer cette bague. »
– Que penses tu de la route de Charlie et Seb?
« Soit ils ont accepté de prendre cher et de faire le dos rond, soit ils espèrent aller plus vite que le gros de la tempête et n’avoir à gérer que la fin de la dep. Ils ont bien raccourci la route et s’ils parviennent à s’en sortir sans casse, ce sera bien joué. »
– Est ce un tournant de la course ou penses -tu que d’ici la fin de semaine les routes vont converger et les 8 leaders se regrouper?
“Tout le monde a choisi son camp. Les jeux sont faits. Il faut faire la route sans casser le bateau. On fera les bilans à Leeuwin et on verra quel choix était le meilleur.”