La folie des foilers a enflammé le deuxième dimanche du Vendée Globe 2024 !
Les conditions de vent, de mer, d’angles d’attaque trouvées par la tête de course au coeur de l’Atlantique Sud, ajoutées à l’impérieuse nécessité de presser le pas pour demeurer dans le bon wagon météo en partance pour l’Afrique du Sud, ont affolé chronos et statistiques. L’instinct, l’esprit de compétition des marins a fait le reste pour littéralement dynamiter les chiffres records de plus longue distance parcourue par un monocoque IMOCA en 24 heures.
Pas moins de 6 marins (Dalin – Ruyant – Richomme -Simon – Beyou – Lunven) peuvent ce matin se targuer d’avoir effacer des tablettes les deux temps références déjà établis sur ce Vendée Globe par Nico Lunven puis Yoann Richomme. Ce dernier a porté cette nuit sa performance déjà époustouflante de 551,4 milles à … 579,9 milles, soit 24,1 noeuds de moyenne (sous réserve de validation pour l’organisme ad hoc, le WSSRC). Il devance d’une poignée de milles la performance réalisée dans le même temps par Thomas Ruyant, crédité cette nuit de 572,4 milles. La démentielle cavalcade se poursuit ce lundi matin, avec au classement peu de bouleversement mais un joli étirement de la flotte. Si hier encore au moins 7 voiliers évoluaient dans une centaine de milles, ils ne sont ce matin plus que trois à se tirer la bourre dans une soixantaine de mlles.
Dalin maintient Thomas Ruyant à distance, tandis que Richomme s’est rapproché à une dizaine de milles du tableau arrière de VULNERABLE. Course de vitesse, mais aussi course de finesse pour les marins attachés à demeurer dans un étroit filon de vent portant et bien soutenu en bordure Nord de cette dépression Brésilienne. On joue les oscillations du vent, en bâbord amure et sur une mer cabossée. Des empannages pourraient aujourd’hui venir briser quelque peu l’élan des foilers, afin de conserver le plus longtemps possible la bonne pression de Nord Ouest et ne pas passer de l’autre côté du front. La vie à bord s’est réduite au minimum existentiel, toute entière dédiée au bateau, au vent et à la performance, un peu en survie. Thomas s’y sent bien, faisant corps avec sa machine et tout à la satisfaction d’un scenario de course au-delà de ses espérances, au contact pour la gagne, en route pour l’aventure du très Grand Sud, dans des conditions de navigation rêvées pour son VULNERABLE.