
En bonne compagnie!
Pour tous les amoureux de la voile et des sports extrêmes, le spectacle était hier en baie de Seine, devant Le Havre et sous les blanches falaises du cap de la Hève à l’occasion du départ de la Transat Café L’Or. Du vent, bien calé à l’Ouest Nord Ouest, de la mer, écumeuse sous les grains nimbés de soleil, et trois classes de voiliers de course parmi les plus spectaculaires du moment lancées à pleine vitesse en un sprint transatlantique à destination de la Martinique. Thomas Ruyant et Ambrogio Beccaria n’en demandaient pas tant pour prendre toute leur part au show bouillant des IMOCAS en vol. C’est à pleine vitesse, tutoyant les 30 noeuds en appui sur leurs seuls deux immenses foils qu’ils franchissaient la ligne en début d’après midi hier dimanche, s’emparant vite de la première place lors du bord spectacle vers l’entrée du port du Havre. Et parce qu’un grand moment de bonheur vélique ne vaut que lorsqu’il est bien partagé, c’est en compagnie de camarades de jeu chers à leur coeur que le duo d’Allagrande Mapei poursuivait son envol vers l’Angleterre et le contournement du Dispositifs de Séparation de Trafic des Casquets, première difficulté stratégique qu’ils négociaient habilement par le Nord, au plus près de l’ïle de Portland à l’entrée de la baie de Weymouth.
Thomas et et Bogi, face au fraîchissement du vent de Nord Ouest, mettaient un point d’honneur à maintenir la pression sur Momo Lagravière, tenant du titre de cette Transat Café L’Or avec Thomas et désormais associé à Jérémie Beyou sur Charal, mais aussi sur le nouveau skipper Macif, le Britannique Sam Goodchild, ancien partenaire d’écurie chez TR Racing de Thomas, en course avec Loic Berrehar. Au près, sur une forte houle et dans ce puissant flux enregistré cette nuit à plus de 30 noeuds, le plan VPLP Charal et le plan Verdier Macif faisaient merveille, tandis qu’Allagrande Mapei, taillé pour le portant vmg faisait mieux que se défendre, maintenant le contact avec cette si belle compagnie qui a d’emblée, semble-t’il, pris date avec 17ème édition de la grande course Normande au départ du Havre.
Course au contact s’il en est, l’ex Transat Jacques Vabre est aussi une course contre la montre, contre l’établissement au Nord de la péninsule ibérique d’une dorsale appelée à enfler sur la route des monocoques. Un passage à niveau, ainsi que les marins désignent ces délicates phases promptes à se refermer sur les retardataires, et à créer ainsi d’impressionnants écarts. Le golfe de Gascogne devra donc être avalé dès aujourd’hui le plus rapidement possible. Travers au vent, Allagrande Mapei trouvera à n’en pas douter, matière à non seulement garder le contact, mais à mettre toujours plus de pression sur leurs amis et adversaires en tête de course. Le ton est donné, et les 4 300 milles de l’épreuve s’annoncent toniques et excitants à souhait.















