
Course poursuite
Le Fly by, cet arrêt de trois heures imposé aux concurrents à Matosinhos près de Porto, n’aura au final guère redistribué les cartes. Six des 7 protagonistes de cette Ocean Race Europe sont en effet repartis selon leur ordre d’arrivée en bénéficiant d’un flux similaire de secteur Nord et c’est à belle allure qu’ils en ont terminé ce matin avec les rivages Portugais.
Arkéa Paprec a fait parler sa puissance pour doubler Biotherm et ouvrir la voie dès l’aube du 4ème jour de course en baie de Cadix. Le trio leader y rencontre une zone de vents faibles et tire des bords de portant en direction de Gibraltar, porte de la mer d’Alboran et de la Méditerranée. Un ralentissement qui fait les affaires d’Allagrande Mapei, reparti hier soir de Matosinhos avec 112 milles de retard. Un débours qui a légèrement enflé cette nuit quand l’équipage d’Ambrogio Beccaria s’est à son tour vu ralentir dans le délicat franchissement de l’étroit passage entre le Dispositif de Séparation de Trafic de Lisbonne et la côte.
Un ralentissement que l’Italien, Thomas Ruyant, Morgan Lagravière et Manon Peyre devraient éviter ce matin en glissant sous le cap Saint Vincent, à belle vitesse et toujours au portant, dans ce flux calé au Nord et que le plan Finot Conq aimerait tant voir forcir. L’instabilité du vent en force comme en direction impose de constants ajustements de voiles et de réglages, et les vitesses oscillent en permanence entre 20 et 30 noeuds.
Les surfeurs du bord, y compris l’Onboard Reporter Pierre Bouras, auront une pensée émue pour les plages de Tarifa, qu’ils laisseront à bâbord en route vers les colonnes d’Hercule. Les écarts vont, toute la journée, faire l’élastique, à l’image de ceux qu’enregistre Allagrande Mapei avec son prédécesseur immédiat, Malizia, toujours distant d’une cinquantaine de milles et que l’équipage Franco-Italien aimerait titiller jusqu’à l’arrivée à Cartagena, désormais distante ce matin de moins 500 milles.
© Pierre Bouras