Thomas Ruyant s’enfonce en son 50ème jour de mer dans cette singulière navigation très solitaire qu’il est venu chercher. Il est parvenu en fin d’océan Pacifique à se doter d’un bel écart avec ses poursuivants immédiats, ce petit peloton d’énervés qu’il a relégué ce matin à plus de 270 milles.
3ème du pointage, Sébastien Simon, efficace dans sa négociation des trous d’air de l’Atlantique Sud, le précède désormais de 1100 miles. Un déficit qui pourrait se combler quand le skipper de Groupe Dubreuil viendra buter dans l’anticyclone qui baigne les rivages Brésiliens. Thomas est quant à lui soumis au régime peu agréable de la navigation au plus près du lit d’un vent bien calé pile sur la route, soufflant modérément du Nord Est.
Son VULNÉRABLE a profité de la douceur de ce début d’Atlantique Sud pour souffler un peu. Mer plate, belles lumières, et ces visites impromptus d’un avion gros porteur de la Royale Air Force venu des Falklands, ou le long et majestueux ballet d’un albatros rappellent au navigateur le caractère exceptionnel, rare de sa présence en ces contrées désertées par l’homme. Totalement concentré sur sa navigation propre, sur la définition de son choix de route, Thomas vit au jour le jour, heureux dans sa routine et uniquement concerné par le bon comportement de son bateau. La navigation au plus près du vent lui propose, et pour les jours à venir, un nouveau challenge très technique pour trouver angles de vent et combinaisons de voilures adaptées aux conditions du moment.
Aux effluves argentines, succéderont bientôt les senteurs brésiliennes, et le retour de la chaleur requinquera le marin survivant des mers du Sud.
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