Jour 38 :
Avantage, Ruyant!

Dans le nouveau match à trois que livre désormais Thomas Ruyant face à Nicolas Lunven (Holcim PRB) et Jérémie Beyou (Charal), à 580 et quelques milles dans l’Ouest du triumvirat leader Simon-Dalin-Richomme, c’est le skipper de VUNERABLE qui a ce matin, pour quelque d’encablures, pris l’avantage.

Passant sans transition de Charybde en Scylla, de trois spécialistes de la Solitaire à deux autres encore plus morts de faim, le Nordiste croise le fer avec ce qui se fait de mieux en matière de navigation hauturière et en solitaire. Un centre anticyclonique bloque ce matin son petit groupe de chasse le long de la Zone d’Exclusion Antarctique, et l’élastique des écarts, un moment contracté, va de nouveau se tendre dès que leaders auront accroché dans la journée la bordure occidentale d’une nouvelle dépression.

Sur une mer aplanie, les foilers s’en donnent à coeur joie et Thomas s’appuie désormais sur la proximité du redoutable duo Lunven-Beyou pour placer plus que jamais le curseur du compromis performance-préservation à la bonne hauteur, suffisante pour garder le train d’enfer de ses adversaire, mais en adéquation avec sa farouche volonté d’arriver au Horn avec un VULNERABLE à 100% de son potentiel.

– Comment vois tu ce Pacifique? 

“Je le vois très rapide, très différent de l’Indien. On vient de revivre ce qu’on a fait en Atlantique Sud, en avant d’un front et sur mer plate, une navigation intense, mais sur une mer praticable, et cela permet d’avancer fort sur la route. Direction le Horn. C’est donc différent de l’Indien où on a beaucoup tricoté sur une mer très difficile. Pour l’instant, pas d’arrêt prévu dans le Pacifique. On s’est un  peu rapproché des leaders, mais l’élastique va se retendre pour eux. Pas de possibilité de recoller pour l’instant.”

– Des opportunités à jouer d’ici au Cap Horn?

“Nous allons aller vite mais les leaders aussi. Il faudrait qu’ils viennent buter dans une situation météo anticyclonique. Ce n’est pas le cas et ils vont repartir fort aujourd’hui. Je ne vois pas trop d’opportunité avant le retour en Atlantique.”

– Passée la mi-parcours, comment te sens tu physiquement et moralement?

“J’ai accusé le coup de les voir se barrer, mais je suis bien physiquement et moralement. Je suis dans un bon groupe, et content de mes choix et de ma manière de naviguer, en préservant mon bateau. Je suis à 100% à mi-parcours de ce tour du monde.” 

– Les adversaires changent mais la régate ne faiblit pas pour autant.

“En effet, la régate ne faiblit pas. Avec Nico et Jérémie, je n’ai pas gagné au change. Ils représentent plusieurs victoires en Figaro à eux deux.  Comme Yoann, Seb ou Charlie, ils ne lâchent rien. C’est du très très haut niveau. La régate reste intense dans ce Sud. Ca ne navigue pas sur la retenue, à fond tout le temps. Il faut garder le rythme.”

– Passé l’antiméridien, comment gères-tu les décalages horaires?

“Dans l’Atlantique, c’est facile car sur une  route Nord-Sud, on n’a pas le sentiment de changer d’horaire. Après Bonne Espérance, à haute vitesse vers l’Est, on rattrape une journée sur les fuseaux horaires. Je vis en Temps Universel, pour la météo et pour es relations  avec la terre. Mais on dort mieux la nuit qui est très courte, donc on en profite, avec quelques siestes en journée. Je me suis bien adapté.”

– As-tu le sentiment d’avoir manqué de réussite dans l’Indien?

“Non. Les trois de devant ont été meilleurs. J’ai fait quelques erreurs de décalage, notamment en entrant dans l’Indien, avec des erreurs de gybe certainement. Yoann a su trouver de meilleurs angles tout en allant plus vite que moi. Les leaders ont bien navigué, en prenant les bons risques aux bons moments. Les petites erreurs, les petits décalages, les petits retards dans les changements de voile font les gros écarts. Peut-être un  petit manque de chance au moment du passage dans la dorsale le week end dernier. Il ne m’a pas manqué grand chose… Et cela fait de gros écarts! C’est le jeu.”

– Quelle est ta satisfaction du moment? 

“Le bateau est en ordre de marche. Mon rythme de vie à bord me plait beaucoup. Je suis content de vivre en mer, de naviguer, de régler le bateau, de faire ma météo. J’aime ce temps long. Nico doit bricoler et je suis repassé devant ce matin. Je soigne ma trajectoire et la bonne configuration du bateau. Le moral est au beau fixe! J’ai remis les sous couche polaires, les bottes, doudounettes etc… et le bonnet! la mer est assez plate et le bateau passe facilement.”

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Jour 38 :
Avantage, Ruyant!

Dans le nouveau match à trois que livre désormais Thomas Ruyant face à Nicolas Lunven (Holcim PRB) et Jérémie Beyou (Charal), à 580 et quelques milles dans l’Ouest du triumvirat leader Simon-Dalin-Richomme, c’est le skipper de VUNERABLE qui a ce matin, pour quelque d’encablures, pris l’avantage.

Passant sans transition de Charybde en Scylla, de trois spécialistes de la Solitaire à deux autres encore plus morts de faim, le Nordiste croise le fer avec ce qui se fait de mieux en matière de navigation hauturière et en solitaire. Un centre anticyclonique bloque ce matin son petit groupe de chasse le long de la Zone d’Exclusion Antarctique, et l’élastique des écarts, un moment contracté, va de nouveau se tendre dès que leaders auront accroché dans la journée la bordure occidentale d’une nouvelle dépression.

Sur une mer aplanie, les foilers s’en donnent à coeur joie et Thomas s’appuie désormais sur la proximité du redoutable duo Lunven-Beyou pour placer plus que jamais le curseur du compromis performance-préservation à la bonne hauteur, suffisante pour garder le train d’enfer de ses adversaire, mais en adéquation avec sa farouche volonté d’arriver au Horn avec un VULNERABLE à 100% de son potentiel.

– Comment vois tu ce Pacifique? 

“Je le vois très rapide, très différent de l’Indien. On vient de revivre ce qu’on a fait en Atlantique Sud, en avant d’un front et sur mer plate, une navigation intense, mais sur une mer praticable, et cela permet d’avancer fort sur la route. Direction le Horn. C’est donc différent de l’Indien où on a beaucoup tricoté sur une mer très difficile. Pour l’instant, pas d’arrêt prévu dans le Pacifique. On s’est un  peu rapproché des leaders, mais l’élastique va se retendre pour eux. Pas de possibilité de recoller pour l’instant.”

– Des opportunités à jouer d’ici au Cap Horn?

“Nous allons aller vite mais les leaders aussi. Il faudrait qu’ils viennent buter dans une situation météo anticyclonique. Ce n’est pas le cas et ils vont repartir fort aujourd’hui. Je ne vois pas trop d’opportunité avant le retour en Atlantique.”

– Passée la mi-parcours, comment te sens tu physiquement et moralement?

“J’ai accusé le coup de les voir se barrer, mais je suis bien physiquement et moralement. Je suis dans un bon groupe, et content de mes choix et de ma manière de naviguer, en préservant mon bateau. Je suis à 100% à mi-parcours de ce tour du monde.” 

– Les adversaires changent mais la régate ne faiblit pas pour autant.

“En effet, la régate ne faiblit pas. Avec Nico et Jérémie, je n’ai pas gagné au change. Ils représentent plusieurs victoires en Figaro à eux deux.  Comme Yoann, Seb ou Charlie, ils ne lâchent rien. C’est du très très haut niveau. La régate reste intense dans ce Sud. Ca ne navigue pas sur la retenue, à fond tout le temps. Il faut garder le rythme.”

– Passé l’antiméridien, comment gères-tu les décalages horaires?

“Dans l’Atlantique, c’est facile car sur une  route Nord-Sud, on n’a pas le sentiment de changer d’horaire. Après Bonne Espérance, à haute vitesse vers l’Est, on rattrape une journée sur les fuseaux horaires. Je vis en Temps Universel, pour la météo et pour es relations  avec la terre. Mais on dort mieux la nuit qui est très courte, donc on en profite, avec quelques siestes en journée. Je me suis bien adapté.”

– As-tu le sentiment d’avoir manqué de réussite dans l’Indien?

“Non. Les trois de devant ont été meilleurs. J’ai fait quelques erreurs de décalage, notamment en entrant dans l’Indien, avec des erreurs de gybe certainement. Yoann a su trouver de meilleurs angles tout en allant plus vite que moi. Les leaders ont bien navigué, en prenant les bons risques aux bons moments. Les petites erreurs, les petits décalages, les petits retards dans les changements de voile font les gros écarts. Peut-être un  petit manque de chance au moment du passage dans la dorsale le week end dernier. Il ne m’a pas manqué grand chose… Et cela fait de gros écarts! C’est le jeu.”

– Quelle est ta satisfaction du moment? 

“Le bateau est en ordre de marche. Mon rythme de vie à bord me plait beaucoup. Je suis content de vivre en mer, de naviguer, de régler le bateau, de faire ma météo. J’aime ce temps long. Nico doit bricoler et je suis repassé devant ce matin. Je soigne ma trajectoire et la bonne configuration du bateau. Le moral est au beau fixe! J’ai remis les sous couche polaires, les bottes, doudounettes etc… et le bonnet! la mer est assez plate et le bateau passe facilement.”

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