Jour 26 : La molle
après le baston

VULNERABLE et Sam Godchild émergent à peine de trois journées placées sous la botte martiale d’un Océan Indien des mauvais jour. Une grosse dépression australe a roulé sur la tête de la flotte où figurent tous les favoris de ce 10ème Vendée Globe, et laisse en son sillage une mer démontée, d’autant plus difficile à apprivoiser que derrière le front, la pression semble comme aspirée par un anticyclone. Encore étourdi par cette longue séquence de « shaker », le skipper Britannique de VULNERABLE doit aujourd’hui échapper aux griffes des calmes, plonger vers les Kerguelen et rejoindre cette route directe si pertinemment suivie par le leader Charlie Dalin. Dans l’inconfort brutal d’une navigation par à coups, entre surfs effrénés et arrêts buffets, Sam parvient à demeurer devant ses deux redoutables adversaires directs aux montures plus récentes, Yannick Bestaven, (Maitre Coq) et Paul Meilhat (Biotherm), eux aussi aux prises avec les calmes en développement en leur Nord Est.

Es tu satisfait de ton positionnement par rapport à la dépression et à son déplacement?

“On n’est pas encore sorti d’affaires. On se fait rattraper par les calmes derrière nous. Il y a de la mer comme si on  avait 30 noeuds et seulement 5 noeuds de vent. Le vent est hyper instable. Il bouge de 40°, double en vitesse… Pas facile de trouver le temps pour dormir. Cette nuit, j’ai laissé le bateau à lui même pour me reposer. Si on se fait avaler par la molle, ce sera moins joli!”

– Quels plans de voilure as tu adopté dans le coup de vent et as tu effectué beaucoup dé changements?

“Non pas beaucoup de changement. On a anticipé très tôt, avec deux ris dans la GV, et en alternance le J 3 et le FRO. Une manoeuvre facile à faire car on déroule depuis le cockpit. On évite d’aller à l’avant.”

– Qu’est ce qui t’a le plus impressionné ces derniers jours, les chocs? les vagues? la mer?

“C’est un ensemble de choses. Le bateau est difficile à gérer. Il part à 35 noeuds sur chaque vague. A moi de le ralentir et de bien relancer derrière. Les chocs sont violents.”

– Comment es tu ballasté? quel est l’importance des ballasts dans ces situations que tu rencontres en ce moment?

“On a 4 ballasts. Au portant, on ballast à fond pour poser le bateau et pour qu’il plante moins et s’envole moins.”

–  Regardes tu toujours les polaire* du bateau ou cela n’a t’il plus d’importance dans ces conditions?

“On regarde toujours nos polaires et c’est douloureux car on a du mal à les tenir dans la durée à cause de l’état de la mer. On s’en sert pour nos routages et pour voir si on est dans le bon timing. Dans la molle, je touche les 90% de mes polaires, mais ces derniers jours, j’étais à 60-70%.

*La polaire de vitesse sert à connaitre le potentiel de vitesse d’un bateau. C’est un outil de lecture des performances théoriques d’un voilier. NDLR

– Tes nuits sont elles plus courtes et Comment t’adaptes tu au décalage horaire?

“Les nuits sont plus courtes. Je vis en Temps Universel (Heure Française +1 ndlr) pour la météo et la France, et je suis en heure locale pour caler mon sommeil et la nourriture. Le soleil s’est levé à… minuit! Je me décale d’une  heure chaque 15°.

– Vis tu casqué? et comment se passe la vie domestique à bord dans la tempête? où dors tu? parviens tu à cuisiner?

“Je mets le casque quand je me déplace. Je l’enlève en veille et à la table à cartes. La vie est le plus simple possible, pour ne pas s‘envoler dans le bateau. On réfléchit à chaque déplacement, à l’utilité de chaque mouvement. Dans les vagues et les surfs, on attend le bas de la vague pour se déplacer. Je me force à manger chaud car il fait froid et on tire sur l’organisme. Il ne faut pas accumuler manque de sommeil et manque de calories. On est entouré d’albatros et de pétrels, des dizaines qui tournent autour du bateau.”

Le saviez vous?
Pingouins et manchots : Ce sont deux familles d’oiseaux totalement différentes même si une ressemblance physique existe.
Les pingouins vivent dans l’hémisphère nord et ils peuvent voler
Quant aux manchots, ils ne peuvent pas voler et ils vivent dans l’hémisphère sud.

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Jour 26 : La molle
après le baston

VULNERABLE et Sam Godchild émergent à peine de trois journées placées sous la botte martiale d’un Océan Indien des mauvais jour. Une grosse dépression australe a roulé sur la tête de la flotte où figurent tous les favoris de ce 10ème Vendée Globe, et laisse en son sillage une mer démontée, d’autant plus difficile à apprivoiser que derrière le front, la pression semble comme aspirée par un anticyclone. Encore étourdi par cette longue séquence de « shaker », le skipper Britannique de VULNERABLE doit aujourd’hui échapper aux griffes des calmes, plonger vers les Kerguelen et rejoindre cette route directe si pertinemment suivie par le leader Charlie Dalin. Dans l’inconfort brutal d’une navigation par à coups, entre surfs effrénés et arrêts buffets, Sam parvient à demeurer devant ses deux redoutables adversaires directs aux montures plus récentes, Yannick Bestaven, (Maitre Coq) et Paul Meilhat (Biotherm), eux aussi aux prises avec les calmes en développement en leur Nord Est.

Es tu satisfait de ton positionnement par rapport à la dépression et à son déplacement?

“On n’est pas encore sorti d’affaires. On se fait rattraper par les calmes derrière nous. Il y a de la mer comme si on  avait 30 noeuds et seulement 5 noeuds de vent. Le vent est hyper instable. Il bouge de 40°, double en vitesse… Pas facile de trouver le temps pour dormir. Cette nuit, j’ai laissé le bateau à lui même pour me reposer. Si on se fait avaler par la molle, ce sera moins joli!”

– Quels plans de voilure as tu adopté dans le coup de vent et as tu effectué beaucoup dé changements?

“Non pas beaucoup de changement. On a anticipé très tôt, avec deux ris dans la GV, et en alternance le J 3 et le FRO. Une manoeuvre facile à faire car on déroule depuis le cockpit. On évite d’aller à l’avant.”

– Qu’est ce qui t’a le plus impressionné ces derniers jours, les chocs? les vagues? la mer?

“C’est un ensemble de choses. Le bateau est difficile à gérer. Il part à 35 noeuds sur chaque vague. A moi de le ralentir et de bien relancer derrière. Les chocs sont violents.”

– Comment es tu ballasté? quel est l’importance des ballasts dans ces situations que tu rencontres en ce moment?

“On a 4 ballasts. Au portant, on ballast à fond pour poser le bateau et pour qu’il plante moins et s’envole moins.”

–  Regardes tu toujours les polaire* du bateau ou cela n’a t’il plus d’importance dans ces conditions?

“On regarde toujours nos polaires et c’est douloureux car on a du mal à les tenir dans la durée à cause de l’état de la mer. On s’en sert pour nos routages et pour voir si on est dans le bon timing. Dans la molle, je touche les 90% de mes polaires, mais ces derniers jours, j’étais à 60-70%.

*La polaire de vitesse sert à connaitre le potentiel de vitesse d’un bateau. C’est un outil de lecture des performances théoriques d’un voilier. NDLR

– Tes nuits sont elles plus courtes et Comment t’adaptes tu au décalage horaire?

“Les nuits sont plus courtes. Je vis en Temps Universel (Heure Française +1 ndlr) pour la météo et la France, et je suis en heure locale pour caler mon sommeil et la nourriture. Le soleil s’est levé à… minuit! Je me décale d’une  heure chaque 15°.

– Vis tu casqué? et comment se passe la vie domestique à bord dans la tempête? où dors tu? parviens tu à cuisiner?

“Je mets le casque quand je me déplace. Je l’enlève en veille et à la table à cartes. La vie est le plus simple possible, pour ne pas s‘envoler dans le bateau. On réfléchit à chaque déplacement, à l’utilité de chaque mouvement. Dans les vagues et les surfs, on attend le bas de la vague pour se déplacer. Je me force à manger chaud car il fait froid et on tire sur l’organisme. Il ne faut pas accumuler manque de sommeil et manque de calories. On est entouré d’albatros et de pétrels, des dizaines qui tournent autour du bateau.”

Le saviez vous?
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